Texte lu
Description : les bases de l'évolution du cerveau.
- P : es-tu prêt à
commencer cette discussion ?
- C : comme tu le
sais, j’attendais cela avec impatience !
- P : c’est ce que
j’appréhendais un peu...
- C : ???... (Reste un peu interloqué)
- P : l’impatience
n’est peut-être pas la meilleure posture pour aborder les sujets que nous
allons évoquer ! Aussi, je te propose de prendre un moment avant cette
conversation, moment que nous allons passer à écouter de la musique.
- C : d’accord.
- P : je te suggère
le 3ème concerto
brandebourgeois de Jean Sébastien Bach. (1)
- C : ah,
oui !...je connais juste le premier mouvement...
- P : une occasion
d’entendre les deux autres...enfin surtout le troisième, car le deuxième
mouvement n’est qu’une courte phrase musicale de transition.
- ..........
- P : alors ?
- C : ça devrait être
remboursé par la sécurité sociale !
- P : quelle énergie,
en effet ! Nous voici fin prêt pour démarrer !
- C : je suis entrain !
Par quoi allons-nous commencer ?
- P : si tu rappelais
un peu la perception que tu avais eue le matin au réveil, et qui est à
l’origine de cette discussion ?
- C : d’abord ces
deux instants magiques : celui où l’on prend conscience que nous sommes
toujours cette personne que l’on a quittée la veille en s’abandonnant au
sommeil, et celui, bref mais puissant, qui nous laisse entrevoir que tout peut
être neuf ! Puis la mémoire refait surface, et cette sensation de
nouveauté, de fraîcheur, laisse place à « la réalité » qui agit comme
un poids, nous rappelant toute la difficulté à changer, à s’extirper de nos
habitudes, de nos comportements quotidiens...
- P : ...d’autant que
cette histoire personnelle s’inscrit en partie dans la mémoire des personnes
que nous côtoyons régulièrement. Que se passe-t-il si nous décidions de changer,
et ces personnes, non ?...
- C : c’est vrai que
le relationnel implique l’interdépendance : un premier accroc dans cette
aspiration matinale !...Je ne vois pas...Mais si l’on revenait là où tout
se joue, à ce point de basculement entre le neuf et l’ancien, entre les
possibilités considérables et le retour à la routine, souvent perçue comme
douillette, en tous cas, préférable au changement...
- P : d’accord. C’est
donc à partir de ce point, bref et fragile, que nous allons tenter de voir
ensemble, pas à pas, mais avec conviction, comment serait-il possible de
maintenir, prolonger, et qui sait donner de l’expansion à cet état particulier
pour découvrir et comprendre ce qu’il contient, et quelle transformation
peut-il nous apporter !
- C : j’ai
l’impression d’avoir tiré le fil d’une pelote...
- P : ...et quelle
pelote ! Celle de la connaissance de soi !...
- C : houlà !
Allons-y doucement...
- P : oui, prudemment
et tranquillement...Il importe donc de remonter à la source. Cette réflexion
qui t’est venue l’autre matin, d’où pouvait-elle provenir ?
- C : d’un
« coin » de ma conscience.
- P : et cette
conscience, qu’est-ce qui l’anime ?
- C : le cerveau.
- P : ça me semble
être une base solide pour démarrer nos investigations, voyons ce qu’il en est.
- C : nous ne sommes
pas spécialistes en neurosciences !
- P : les propos, et
surtout les connaissances que nous allons aborder ici, ne relèvent pas de
spécialistes patentés, et peuvent être acquises avec de la patience, de
l’intérêt et du bon sens.
- C : c’est vrai.
J’oubliais que nous sommes au siècle d’Internet !
- P : on commence
même le deuxième !
- C : alors, ne nous
en privons pas !
- P : donc, nous
allons voir comment le cerveau, sa capacité, et surtout son évolution, ont pu
modeler la conscience qui est la notre...
- C : ...et avec
laquelle nous réfléchissons sur sa propre nature !
- P : c’est en fait
une définition essentielle de l’être humain : « il est conscient
d’être conscient », en quelque sorte. Mais revenons au début. Le cerveau a
connu, jusqu’à présent, trois grandes évolutions bien distinctes, et qui
correspondent à des étapes essentielles de l’évolution du vivant, à
savoir : le cerveau reptilien (système cérébral des poissons, amphibiens,
reptiles et oiseaux), datant de 400 millions d’années, régulant les fonctions
vitales de l’organisme (respiration, rythme cardiaque, tension artérielle), et
assurant les besoins élémentaires (alimentation, sommeil, reproduction...) ;
le cerveau mammalien, apparu avec les premiers mammifères il y a 65 millions
d’années, apporte deux éléments fondamentaux dans l’évolution : les
émotions et la capacité d’apprendre de ses erreurs. C’est ce qui distinguera
les mammifères des autres espèces du vivant ; enfin le néocortex,
« dernier né de la trilogie » il y a environ 3,5 millions d’années,
c’est le siège notamment du langage, de l’intelligence et de l’abstraction.
- C : cette théorie
des « trois cerveaux » est semble-t-il abandonnée...
- P : ce qu’il
importe de retenir c’est que les trois parties décrites, qui conservent leurs
attributions, ne sont pas indépendantes, l’ensemble fonctionne en interaction
constante. Nous n’irons pas plus loin ici...
- C : ...d’ailleurs, le
pourrions-nous ?
- P : en effet. Ceci
va surtout nous permettre de passer à la conscience, l’objet principal de notre
discussion.
- C : la conscience
n’est-elle pas une émanation du néocortex ?
- P : oui, mais il
faut compter également avec l’influence des autres parties du cerveau.
- C : ...on pourrait
faire une pause en écoutant un peu de musique ?
- P : on continue
avec Bach ?
- C : ça me semble
logique.
- P : trois œuvres
pour orgues : la toccata et fugue
BWV 565... (2)
- C : la
célèbre !
- P : oui !...Suivie
par la Pastorale BWV 590 (3), et la
toccata et fugue « Dorienne » BWV 538. (4)
- ..........
- C : ça lave le
cerveau !
- P : on peut
repartir « à la fraîche » alors ?
Bach :
(1) Concerto brandebourgeois n° 3 :
http://www.youtube.com/watch?v=O2UxhtYWk44
(2) Toccata et fugue BWV 565 :
http://www.youtube.com/watch?v=ihbdKzbT4RQ
(3) Pastorale BWV 590 :
http://www.youtube.com/watch?v=YFxOhd2m0IY
(4) Toccata et fugue "Dorienne" BWV 538
http://www.youtube.com/watch?v=8jcRkNHItKg
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